Au milieu d’une situation très instable suite aux décisions du gouvernement puis de la Ligue Nationale de Handball, le Président Poncet a répondu aux questions de France 3 sur l’avenir économique de la Team Chambé.
EST-CE QUE LA LIGUE A RÉUSSI À TROUVER LA BONNE SOLUTION À CETTE SITUATION ?
C’est la moins pire. Quoi qu’il en soit il n’y a pas réellement de bonne solution. On a réussit a transiger entre nous pour jouer, mais pas forcément pour 100% des matchs à huis-clos, donc on est en train de calculer à Chambéry pour voir si au lieu d’avoir les quatre matchs qui vont jusqu’à la fin de l’année, réussir à en faire deux, trois à huis-clos mais au moins d’en éviter un ou deux.
globalement tous les clubs étaient d’accord pour continuer à jouer ? est-ce une majorité qui s’est imposée ?
C’est une majorité des clubs qui s’est imposée, parce que l’économie des clubs n’est pas la même pour tout le monde. Certain clubs sont très largement subventionnés et ont peu de public aussi, même si ce ne sont pas forcément les même. Certain sont Qataris entre autre, sans vouloir attaquer qui que ce soit, ce sont des actionnaires forts qui permettent de remettre de l’argent. Et puis des clubs comme Chambéry, comme Aix en Provence, comme Cesson, il y en a 4/5 comme ça, ont une économie très axée sur le partenariat et le public. Nous, on touche 20% des collectivités, et on a grosso modo 75% de recettes propres et donc on est directement impactés.
Vous avez besoin de votre public, mais quel rôle joue-t-il pour la Team ChambÉ ?
Clairement, on voit les ambiances du Phare, et notre public est hyper important, les deux clubs de supporters et l’intégralité de notre public, on a vraiment un chaudron dans le phare. Donc c’est utile sportivement, puis il n’y a pas d’économie si tous ces gens-là ne sont pas là. Quand ils sont là, c’est de la billetterie, c’est de la buvette, c’est des achats de produits dérivés, c’est toute la vie du club. On dit généralement qu’on est la Team Chambé, mais ce sont des membres purs et durs de la Team Chambé, tous ces êtres nous manquent émotionnellement et financièrement.

en termes de structure économique, on ne peut pas comparer le handball avec le football par exemple, mais est-ce que les droits TV vont pouvoir vous sauver ?
Non. Parce que les droits TV c’est 5% chez nous, donc c’est lambda. C’est la visibilité TV qui manque à nos partenaires qu’il faut garder pour nos partenaires, pour être là. On est très puissant sur les réseaux sociaux, notre équipe de com’ travaille beaucoup pour activer le club aujourd’hui et pendant cette période-là. On continue à faire les opérations avec nos partenaires, parce qu’on est certainement le plus beau réseau de partenariat de Savoie, et pour qu’ils continuent à se rencontrer, à échanger, à communiquer entre eux pour faire du business parce que c’est aussi l’intérêt de tout le monde. Il faut que la vie continue, et on essaye de faire en sorte pour eux, comme pour nous que ça continue. Aujourd’hui, nous allons droit dans un mur. Notre économie se trouve entre celle du rugby et du basket, on a rien à voir avec le foot, et on essaye d’aller dans le mur le moins vite possible, en essayant d’éviter que Chambéry ou qu’un autre club soit dans l’incapacité de finir la saison. La vérité d’un jour n’est plus celle du lendemain, imaginons que l’état dise “sur les charges, il n’y a pas d’exonération” ça change de nouveau les choses.
est-ce qu’il y a péril en la demeure ?
On s’efforce aujourd’hui de ralentir le risque, de foncer dans le mur trop vite, il n’y a pas de péril immédiat, néanmoins selon ce qu’il va se passer dans la saison oui, il peut y avoir vrai péril.
Qu’espérez -vous de la part de l’état ?
Il y a plusieurs axes, on n’est pas là pour faire l’aumône, mais on est là pour survivre. Aujourd’hui si le club n’existe plus c’est concrètement 35 à 40 personnes directement au chômage. Premièrement, ce qu’on attend c’est que l’État confirme l’exonération des charges sociales et le plus longtemps possible, c’est-à-dire, que ça ne soit pas simplement sur novembre et décembre mais que ce soit sur 4, 5, 6 mois ou plus. La deuxième chose c’est qu’il y a une enveloppe de 40 millions qui a été donnée au rugby, et donc d’en donner une au hand. Sans doute pas à la même hauteur, aujourd’hui ça pourrait être 7-8 millions avec un moyen de répartition entre ceux qui font de la billetterie et ceux qui n’en font pas. Autre possibilité suivant la situation économique, c’est que l’on puisse avoir un chômage partiel. Aujourd’hui nos joueurs s’entrainent un peu moins, ne font plus d’opérations de relations publiques, ne font plus d’opérations sociales, si on avait une exonération de chômage partiel à hauteur de 20 ou 25%, cela permettrait de sauver l’économie des clubs. Ces mesures coutent de l’argent à l’Etat mais sont infimes par rapport à tout ce qui est fait.
Allez-vous en sortir debout ?
Oui je pense. Est-ce qu’on est en péril ? Oui. Je pense qu’on va sortir bien cabossé mais toujours vivant ! La mauvaise herbe ça résiste, donc on va résister jusqu’au bout !
Retrouvez Alain Poncet dans le journal régional de France 3, ce jeudi 5 novembre, à partir de 16m23 :