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Équipe première
À l’issue de la victoire chambérienne vendredi soir aux dépens de Créteil (34-28), les yeux embrumés de larmes, la voix déformée par l’émotion, l’ailier Benjamin Richert a remercié le public chambérien, le club et tous ceux qui l’ont soutenu durant ses sept saisons passées à Chambéry. Dès le week-end prochain, il évoluera sous les couleurs montpelliéraines en qualité de joker médical.
Comment avez-vous vécu votre dernier match avec Chambéry ?
« Ce fut une journée particulière. Les choses se sont faites relativement vite (son départ précipité pour Montpellier a été acté la veille au soir), je n’ai pas eu trop le temps de cogiter. Je savais qu’en venant dès vendredi matin lors du réveil musculaire, c’était une dernière. Je savais que toutes les petites habitudes qui sont les miennes avant un match allait se terminer… Ça fait sept ans, ce n’est pas rien. Je redoutais un peu le match car je voulais vraiment finir sur une victoire, tout particulièrement face à Créteil, mon club formateur. Ça me tenait à cœur. Je suis content de la victoire et de la manière. »
Aviez-vous le sentiment, au début du match, de disputer un match différent des autres ?
« J’ai eu le besoin d’échanger avec des membres du staff avant le match. J’avais beaucoup d’émotions car sept ans, ça représente beaucoup dans la carrière d’un sportif. Je suis arrivé à Chambéry, j’étais jeune et donc, j’appréhendais cette dernière. Les dirigeants m’ont dit que la meilleure manière de bien finir était de faire un bon match et de gagner. Je pense que du coup, j’ai réussi. »
Vous n’avez pas tardé à entrer dans le match…
« J’avais vraiment besoin de lâcher les chevaux. Quand il y a tant d’émotions, il faut se libérer le plus rapidement possible. Marquer un but, crier un bon coup, ça fait du bien. J’avais aussi à cœur d’aller chercher cette victoire qui était importante pour le club, pour moi. »
En inscrivant sept des dix premiers buts de votre équipe, vous ne pouviez pas mieux marquer ce match de votre empreinte ?
« Créteil, c’est mon club formateur alors forcément, on a envie de montrer que l’on a été bien formé (rires). C’était important de bien débuter le match car Créteil est une équipe qui a connu des hauts et des bas… enfin, surtout des bas en ce moment. C’est une équipe en difficulté et c’est le genre de formation qui se déplace avec les dents qui rayent le parquet. Il était important de montrer tout de suite quelle équipe de Chambéry elle allait avoir en face. »
Avec Montpellier, vous allez jouer la Coupe d’Europe, c’est une donnée qui a compté dans votre décision de rejoindre ce club ?
« J’ai besoin de franchir une étape et de disputer l’Europe. J’arrive à un âge où j’ai besoin de me tester à ce niveau-là. Le club de Chambéry a entendu mon désir et l’accepter est la plus belle forme de respect qu’il pouvait me faire. Je remercie Chambéry encore une fois pour cela. »
Pour votre avenir international, vous serez sous les feux des projecteurs à Montpellier ?
« Oui, l’équipe de France, c’est beaucoup de positif mais les sélections passent d’abord par des bonnes performances en club. C’est à cela que je m’attelle. Il y aura des étapes pour moi dans les prochaines semaines, avec notamment l’intégration dans mon nouveau club. Je vais prendre les choses les unes après les autres. »
La présence à Montpellier d’Erick Mathé, votre ancien entraîneur à Chambéry, a-t-elle pesé dans votre décision ?
« Dans le discours, ça a compté, bien sûr. On s’est côtoyé pendant six ans, il sait comment je fonctionne et inversement. C’est un gain de temps. Mais il s’agit d’un tout autre environnement, de nouveaux coéquipiers et il va falloir un peu de temps, je pense. Ces deux derniers mois vont m’être bénéfiques en vue de la saison prochaine, c’est certain. »
Aviez-vous une relation étroite avec lui ?
« Il a été mon premier entraîneur chez les professionnels. Je suis arrivé à Chambéry à l’âge de 20 ans, je n’étais pas mature encore et il m’a très vite fait comprendre ce qu’était le monde professionnel. Et comment cela fonctionnait. J’ai mis un peu de temps à m’adapter. Il a assisté à ma progression. On a une relation un peu particulière mais elle reste professionnelle. Je vais à Montpellier pour performer. C’est un club historique qui joue le haut de tableau du championnat. Une proposition comme celle-là est difficile à refuser. »
