Pour sa première saison à Chambéry, Nikola Portner n’a pas fait les choses à moitié. Il termine l’année avec 293 arrêts, un titre de joueur du mois de février et 2 nominations aux trophées LNH. Le gardien Suisse de la Team Chambé répond à nos questions dans ce tête à tête.
EST-CE QUE TU RÊVAIS DÉJÀ DE DEVENIR PRO À TES DÉBUTS DANS LE HAND ?
J’ai commencé grâce à mon père. Il a fait du hand donc c’était pour moi naturel d’en faire aussi. Au début non pas forcément, la règle à la maison c’était d’être bon à l’école. Si j’étais bon à l’école, j’avais le droit de faire ce que j’avais envie. Mon déclic a été aux championnats du monde jeune en argentine, quand j’avais 15-16 ans. J’ai été élu dans le 7 majeur de la compétition, je me suis dis qu’il y avait une possibilité !
TU AS SIGNÉ À CHAMBÉ CETTE ANNÉE EN PROVENANCE DU MHB, POURQUOI CE CHOIX ?
Le club me plait de par son histoire et son ADN, sa volonté de toujours gagner tous les matchs, peu importe l’adversaire. Le Phare me faisait rêver aussi. C’est la première salle dans laquelle j’ai joué en France, avec la Suisse en 2012. Quand j’étais petit, en temps que Suisse c’est presque normal de supporter Chambéry. Et puis, le climat correspond à ce que je connais, par rapport à là où j’ai grandi. Les lacs, les montagnes, la neige, tout ça, ça me convient. Toutes les pièces se sont assemblées.
TU AS FAIT UN TRÈS GROS DÉBUT D’ANNÉE 2021, AVEC TA SÉLECTION ET AVEC LE CLUB, TU PENSES AVOIR RETROUVÉ TON NIVEAU RÉGULIER À CE MOMENT LÀ DE LA SAISON ?
C’est le niveau auquel je veux être. Individuellement, ça fait plaisir d’être performant, mais surtout de pouvoir être présent à chaque match pour l’équipe et d’apporter ma pierre à l’édifice. Je veux être un élément de confiance pour l’équipe, qu’ils sachent quoi attendre de moi au début du match.

QUELLE EST LA RAISON POUR LAQUELLE TU JOUES GARDIEN ?
C’est aussi à cause de mon père, il était joueur de champ, et quand on allait jouer dehors, je voulais savoir comment c’était quand un ex-grand joueur de handball tirait. Je lui demandait de shooter fort, et ça l’arrangeait ! Il m’envoyait des missiles quand j’avais 3 ou 4 ans, et derrière il me chambrait. Je lui avais fait la promesse qu’un jour j’arrêterai ses tirs. Je suis gardien depuis tout le temps.
ON T’A VU SORTIR TOUT TYPES DE PARADES CETTE SAISON, TU AS UN STYLE D’ARRÊT PRÉFÉRÉ ?
C’est quelque chose qui vient sur le moment. La parade “araignée” avec les deux bras et deux jambes en l’air, c’est quelque chose qui plait aux supporters et qui est assez athlétique. Quand je peux faire plaisir comme ça je le fais, ça me fait plaisir aussi.

QUI EST TON JOUEUR PRÉFÉRÉ, TOUTES ÉPOQUES CONFONDUES ?
J’en ai pas qu’un seul, mais celui qui m’impressionnait le plus, à la télé et puis en vrai (j’ai même gagné des matchs contre lui), c’est Arpad Šterbik. Il donnait l’impression de faire des arrêts dès qu’il voulait. Il avait un talent pur. Il était très malin. Il donnait l’impression que c’était vraiment simple, ça devait être vexant pour les joueurs. C’est une personne exceptionnelle.
QUEL CONSEIL POURRAIS-TU DONNER AUX JEUNES DU CENTRE, ET NOTAMMENT À HARUN, APPELÉ À ÊTRE TON BINÔME L’ANNÉE PROCHAINE ?
Aux jeunes du centre, travailler dur et croire en ses rêves. Tout le temps avoir un objectif. C’est essentiel dans la vie. Il ne faut pas avoir de limites. A Harun, je lui conseillerai de m’écouter et de me faire confiance. Ça me tient vraiment à coeur de l’aider dans son jeu, je peux lui apporter pas mal de choses. Je suis persuadé qu’on fera un binôme fantastique l’année prochaine. Pour moi c’est un devoir, une obligation, de l’aider dans sa progression.
TU PORTES LE N°1, Y’A T’IL UNE RAISON PARTICULIÈRE ?
J’ai fait toute ma carrière avec le 16. C’est un numéro qui est lié à mon père, qui portait le 8. Je suis son fils donc 8+8 ça fait 16. Il était aussi né un 16 janvier. Quand j’étais à Kadetten le 16 était pris donc j’ai pris le 1, qui m’a bien réussi. A Montpellier j’avais le 16, et ici j’ai rebasculé sur le 1 pour faire un nouveau chapitre et redémarrer à nouveau.
